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Liberation.fr (avec agences) March 09, 2006

Les Etats-Unis veulent fermer Abou Ghraïb

L'armée américaine va transférer les détenus de la sinistre prison irakienne vers d'autres centres de détention. L'opération pourrait prendre deux à trois mois.

L'armée américaine a annoncé jeudi son intention de fermer la prison d'Abou Ghraïb, et de transférer ses quelque 4.500 prisonniers dans d'autres centres de détention en Irak. De sinistre réputation sous

Sadam Hussein, cet établissement situé à une trentaine de Km à l'ouest de Bagdad était devenu un symbole gênant après la publication de photographies montrant des soldats américains infligeant des sévices à des détenus. Selon l'armée américaine, le «déménagement» devrait prendre de deux à trois mois. La majeure partie des prisonniers seront envoyés dans le nouveau Camp Cropper, implanté sur la base militaire américaine à l'aéroport de Bagdad. Ce centre n'abrite pour le moment que 127 détenus «de haut rang», dont Saddam.

Le complexe d'Abou Ghraïb qui comporte une prison en briques et des tentes érigées par les Américains, sera remis au gouvernement irakien.

Du temps de Saddam Hussein, des milliers de prisonniers politiques y ont été torturés. Pour la seule année 1984, 4.000 détenus y furent exécutés, selon le site (www.globalsecurity.org), un groupe de recherche indépendant américain. Abou Ghraib a compté jusqu'à 15.000 prisonniers, répartis par groupes de 40 dans des cellules mesurant à peine quatre mètres sur quatre. En octobre 2002, Saddam a décrété une amnistie générale et l'établissement s'est largement vidé.

Après la chute du régime baassiste en avril 2003, la prison avait été rebaptisée «Centre correctionnel de Bagdad» par les Etats-Unis. La publication des premières photos de sévices infligés aux prisonniers, au printemps 2004 puis en février 2006, a fait scandale. Neuf militaires américains ont été condamnés à des peines allant de la radiation de l'armée à dix ans de prison, sans apaiser la colère de nombreux Irakiens ulcérés par ces scènes de violence et d'humiliation. Des milliers de personnes soupçonnées d'activités de guérilla sont détenues à Abou Ghraib depuis plusieurs mois dans des conditions que l'Onu et des ministres irakiens dénoncent comme contraire aux droits de l'homme.


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