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Agence France Presse April 24, 2004

Terrorisme: l'administration Bush se prépare au pire avant l'élection

WASHINGTON (AFP) - L'administration Bush distille ces derniers jours de petites déclarations sur la menace terroriste laissant entendre qu'elle se prépare toujours au pire, notamment avant la présidentielle de novembre.

Ce concert de déclarations émanant du président George W. Bush lui-même et de plusieurs membres de son équipe n'a toutefois pas été accompagné d'une élévation du niveau d'alerte, toujours au "jaune" ("élevé") depuis le 9 janvier.

Aucune mesure particulière pour protéger la population n'a été annoncée à cette occasion, pas plus que des appels lancés à la population pour qu'elle redouble de vigilance.

"Je peux comprendre pourquoi ils pensent qu'ils seront à nouveau frappés", a admis mardi M. Bush interrogé sur un sondage faisant état de la conviction qu'auraient deux tiers des Américains d'être à nouveau la cible d'un attentat.

Apparemment peu enclin à rassurer ses compatriotes, il a estimé que "ce pays est difficile à défendre".

"Nos services de renseignements sont bons. Mais ce n'est jamais parfait, c'est tout le problème", a poursuivi M. Bush.

A peine plus précise, sa conseillère pour la Sécurité nationale Condoleezza Rice a estimé que les terroristes choisiraient pour frapper la période précédent l'élection présidentielle du 2 novembre.

"D'une certaine façon, l'occasion paraît trop belle pour eux pour qu'ils la laissent passer", a-t-elle déclaré sur la chaîne de télévision Fox News.

L'Attorney General (ministre de la Justice) John Ashcroft s'est lui aussi laissé aller à "sa grande inquiétude" devant les Américains, affimant jeudi n'avoir "aucun doute" sur "le niveau très sérieux d'activité des terroristes".

"Nous savons, a-t-il assuré, que les terroristes cherchent souvent des cibles à valeur de symbole".

Outre la possibilité qu'Al-Qaïda tente de perturber la tenue des élections, comme à Madrid le 11 mars, les autorités américaines appréhendent aussi des attaques contre la réunion des chefs d'Etats du G8 en juin en Géorgie, et les célébrations du 4 juillet, la journée de la proclamation de l'indépendance des Etats-Unis.

Lors d'une intervention publique à Las Vegas (Nevada), le secrétaire à la Sécurité intérieure Tom Ridge a évoqué "les terroristes résolus" qui "planifient et se préparent, ce que nous faisons nous aussi".

"Nous n'avons pas besoin de changer le niveau d'alerte pour améliorer la sécurité", a ajouté celui qui a instauré en mars 2002 cette échelle de couleurs pour justement améliorer la sécurité des Américains.

"C'est comme si l'administration Bush voulait nous faire partager ses craintes d'un attentat de grande envergure", explique à l'AFP François Boo, un spécialiste de la lutte antiterroriste au centre de réflexion "GlobalSecurity.org", en Virginie.

Tout en admettant que "la menace terroriste est omniprésente", cet expert recommande toutefois de ne pas oublier que la question de la lutte contre le terrorisme s'inscrit aussi "dans un contexte électoral", à plus de six mois de l'élection présidentielle. D'où la nécessité, dit-il, "de ne pas trop s'inquiéter de ces propos alarmants".

La chaîne de télévision CNN a de son côté rapporté vendredi "l'inquiétude" de responsables de la lutte antiterroriste face à l'éventualité d'un attentat contre des trains transportant des produits toxiques ou prenant pour cible des usines chimiques.

Comme pour mieux ajouter à ces informations inquiétantes, la chambre des Représentants a adopté jeudi une loi, surnommée par les médias américains "loi de l'Apocalypse".

Ce texte prévoit qu'en cas d'attentat majeur contre le Congrès et du décès d'au moins 100 députés, des élections spéciales seront organisées.


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