
Les Echos March 20, 2003
Les armes high-tech du conflit
En Irak, l'Amerique va tester un arsenal renouve le La premiere guerre en reseau
Chaque conflit inaugure son lot d'armements nouveaux. La guerre du Golfe avait consacre les avions furtifs americains, toujours inegales. Les missions aer iennes des Balkans confirmerent l'interet politique et operationnel des arme s dites chirurgicales. En Afghanistan, le Pentagone experimenta une forme ined ite de frappes eclair fondees sur les troupes d'elite. Aujourd'hui, les Etats -Unis s'appretent a engager le conflit le plus technologique de l'histoire.
En Irak, pour la premiere fois, toutes les forces en action vont agir au sein d'un veritable reseau d'informations, quasiment en temps reel. Il y a encore une decennie, l'ensemble de la chaine d'information pechait, de la source de renseignement jusqu'aux moyens de restitution des dommages faits a l'ennemi. Entre le moment ou un satellite allie reperait un mouvement suspect au sol et l'envoi d'un chasseur, quarante-huit heures pouvaient s'ecouler. Le manque d'interoperabilite entres les aviateurs, les marins ou les 'biffins', y compris au sein de la meme armee, ajoutait a la confusion. D'apres un expert francais, pendant le premier conflit avec l'Irak, le commandant d'une unite de chars consacrait 80 % de son temps a dialoguer par radio avec les centres de commandement. Les pilotes de chasse etaient, eux aussi, beaucoup mobilises par les echanges radio : avec les avions-radars AWACS (surveillance du ciel) ou JSTARS (surveillance du sol) pour suivre a longue distance les chasseurs ennemis ou les menaces sol-air ; avec leurs coequipiers d'escadrille afin de se partager les cibles a 'traiter'. Ces techniques sommaires de communication expliquent de nombreux tirs fratricides, a l'origine du quart des pertes de la 'Coalition'. Sans compter qu'elles limitaient la disponibilite des militaires necessaire pour reflechir aux tactiques a adopter.
Apres dix ans de developpement, les reseaux de communication sont desormais fiables et le systeme de guerre en reseau operationnel. Un centre de commandement americain (Centcom) a ete installe au Qatar. Barde d'ordinateurs et de moyens de communication, ce quartier general est le coeur du reseau qui digere les informations et les met en ligne. Toutes les forces enrichissent la base de donnees tactiques. Les troupes au sol sont munies de petits ordinateurs de poche sur lesquels elles notent leurs observations, les mouvements ennemis ou leurs actions. Chaque responsable d'unite envoie alors des sortes de 'courriels' vers le Centcom par une transmission eclair indetectable. Dans le ciel, les rondes des avions-espions et des satellites enregistrent en permanence des images video/radar, des signaux electromagnetiques ou des conversations radio. En mer, les navires et les sous-marins effectuent ce meme travail de veille qui debouche au Centcom sur la fusion rapide des donnees. Si l'oeil d'un commando d'elite, un radar d'Awacs et l'antenne d'un satellite percoivent la brusque agitation d'une base, tous les ecrans signaleront au bout de quelques minutes a peine l'existence d'une menace a cet endroit.
Des bombes guidees par satellite
'C'est gros.' Voila tout ce qu'avait voulu dire a la presse le secretaire a la Defense, Donald Rumsfeld, ce mardi 11 mars, moins d'une heure avant le test en Floride de la plus grosse bombe conventionnelle de l'armee americaine. La MOAB, (pour Massive Ordnance Aerial Burst), surnommee 'Mother of all bombs' par les militaires, n'est pas la munition la plus high-tech de l'arsenal americain. Il s'agit d'une version moderne de la BLU-82, Daisy Cutters de son petit nom, utilisee pendant la guerre du Vietnam pour faire place nette au milieu de la jungle afin de creer des pistes d'helicopteres. Sa puissance est loin d'approcher celle d'une petite bombe nucleaire, contrairement a ce qui a ete souvent dit : elle est de 9 tonnes d'explosifs, contre 13.000 tonnes pour la bombe larguee sur Hiroshima.
Comme son ainee, la MOAB, developpee par la base de l'Air Force d'Eglin qui a mis les bouchees doubles pour qu'elle soit prete a temps, explose a moins de 2 metres du sol et rase absolument tout dans un rayon de plusieurs centaines de metres sans faire un gros cratere. Ideal, dit-on de bonne source, pour rayer de la carte des palais de Saddam Hussein en limitant les degats autour...
Le grand progres de la MOAB sur la Daisy Cutter est qu'elle est equipee, comme les autres bombes 'intelligentes', d'un systeme de guidage par GPS (Global Positioning System) et non plus par laser. Car dans ce dernier cas, il suffit que des aleas meteorologiques deforment le rayon pour que l'engin rate sa cible. Ce n'est pas le cas pour les bombes equipees d'un kit GPS, le JDAM (Joint Direct Attack Munition) fabrique par Boeing. En outre, leur prix de 20.000 dollars est tres inferieur aux 100.000, 200.000, voire 250.000 dollars d'une bombe a guidage laser utilisee pendant la premiere guerre du Golfe. C'est ce qui explique, entre autres, que moins de 10 % des engins largues il y a douze ans, pendant la 'Tempete du desert', etaient intelligents. La proportion depassera sans doute les 80 % cette fois-ci (70 % en Afghanistan).
Le systeme GPS permet au pilote de programmer les coordonnees de la cible dans le recepteur satellite de la bombe qui va guider celle-ci meme a travers le plus epais vent de sable jusqu'a son point d'impact, lequel est atteint avec une precision d'un metre. La guerre en Afghanistan a servi de repetition generale. Avec le GPS, l'expression de 'frappe chirurgicale' trouve un sens qu'elle avait, en 1991, seulement dans la propagande du Pentagone.
Le talon d'Achille du GPS est qu'il peut etre brouille. 'Il est relativement facile de fabriquer un appareil de brouillage', indique le chercheur Richard Langley du departement de geodesie de l'universite du New Brunswick dans un rapport publie ce mois-ci. 'On peut le fabriquer soi-meme a partir d'un recepteur satellite de television ou en cherchant les plans sur Internet.' Une societe russe en aurait vendu aux Irakiens, affirme le meme chercheur.
Pour les militaires americains, cela ne remet toutefois pas en cause l'efficacite des JDAM. D'une part parce qu'il n'est pas tres difficile de detecter l'emplacement d'un systeme de brouillage ennemi pour le neutraliser. D'autre part parce qu'en cas d'interruption du signal GPS, la bombe, une fois larguee, poursuit sa chute. Seul probleme : elle devient aveugle et a plus de risques de rater sa cible...
Un test pour la bombe E
La technologie GPS peut etre utilisee sur toutes sortes de bombes, y compris celles au graphite - elles mettent les installations electriques hors d'usage en provoquant des courts-circuits - et celles a micro-ondes ('E Bomb'), une autre nouveaute de l'arsenal americain. 'Ces engins peuvent aneantir tous les equipements electroniques non proteges dans un rayon de quelques centaines de metres. La difficulte est de ne pas subir de dommages soi-meme. La technologie n'est pas completement au point. L'etat-major va surement tester des E Bombs en Irak, mais il ne compte pas la-dessus pour marquer un point decisif. Il s'agit encore d'un type de munition experimental', explique le lieutenant-colonel Piers Wood, de globalsecurity.org, un 'think tank' de Washington.
Ces bombes d'un genre nouveau, que le Pentagone range dans la categorie des 'armes non mortelles' bien qu'un etre humain se trouvant dans son rayon d'action puisse subir des brulures letales, generent une impulsion electromagnetique de plusieurs milliers de volts capable d'aneantir les systemes electroniques ennemis. Les specialistes distinguent les bombes qui emettent dans la partie basse du spectre (4 a 20 gigahertz) et de celles dites HPM (High Power Microwave) ou micro-ondes de forte puissance.
Le Pentagone est tres discret sur ces armes car elles posent plusieurs problemes. Leur faible rayon d'action (quelques centaines de metres) oblige a s'approcher tres pres de la cible. Solution : les larguer au moyen d'un missile ou d'un drone. Mais cela signifie qu'elles doivent etre assez petites, ce qui limite leur efficacite. Les tests montrent aussi qu'elles ne sont pas tres fiables et qu'il est difficile d'evaluer leur impact sur les systemes ennemis. Enfin, les militaires craignent, a tort ou a raison, qu'elles n'endommagent par accident leurs propres appareils electroniques...
Agents destructeurs d'armes chimiques
L'une des priorites absolues de l'armee americaine est de localiser et de detruire les stocks d'armes chimiques et biologiques que les Irakiens sont supposes posseder. Mais leur destruction est un defi technique. Pas question de pulveriser un depot de VX ou de gaz sarin avec une bombe classique qui risquerait de disperser des quantites de substance mortelle dans l'atmosphere.
L'US Naval Surface Center, a Indian Head dans le Maryland, s'est donc interesse, avec Lockheed Martin et l'US Air Force, a une nouvelle classe de munitions regroupee sous l'intitule un peu vague d''agent defeat weapons' (ADW). Encore en phase de developpement, elles pourraient etre testees pour la premiere fois en Irak. Avec trois missions : penetrer sous terre la ou sont censes etre entreposees les tetes de missiles remplies d'agents chimiques ou bacteriologiques ; percer ces tetes en projetant des morceaux de titane ; et enfin, incinerer leur contenu a tres haute temperature, un processus qui produit en meme temps un gaz desinfectant de sorte qu'aucune vapeur toxique ne puisse s'echapper du depot.
On dispose de peu de details sur ces recherches classees secret defense, mais il semble que l'armee ait aussi developpe des grenades capables d'atteindre le meme objectif. Elles pourraient etre utilisees par les forces speciales pour detruire des les premieres heures du conflit les caches d'armes chimiques et bacteriologiques. Des forces speciales operent deja en Irak depuis plusieurs semaines et l'un de leurs objectifs serait justement de localiser ces depots d'agents suspects.
Les Etats-Unis arment leurs drones
Qui aurait pense il y a douze ans que les pilotes de chasse devraient si rapidement ceder le manche aux ordinateurs ? Peu a peu, les avions sans pilote (ou drones) se sont immisces dans les conflits. Simples moyens de reconnaissance tactique, les premiers d'entre eux etaient jetes a bout de bras de fantassin pour aller observer ce qui se passait de l'autre cote de la colline. Desormais, le Global Hawk, le chef de file concu par Northrop Grumman, vole sur 20.000 kilometres pendant trente-cinq heures. Il est capable de decoller, naviguer et atterrir tout seul grace a son intelligence embarquee et a une palette de capteurs optiques ou electromagnetiques.
Les cinquante missions qu'il a effectuees au-dessus de l'Afghanistan ont convaincu l'US Air Force de son efficacite. Les militaires ont, depuis, franchi un pas supplementaire en armant un drone. Son nom ? Le Predator. Son constructeur ? General Atomics. Il s'est illustre l'annee derniere en tirant des missiles Hellfire en Afghanistan, et au Yemen en tuant un groupe de presumes terroristes. L'appareil etait telepilote depuis le centre de commandement de Tampa, en Floride. Ce fait d'armes a brise le tabou du 'pilote dans la boucle', le Pentagone devrait donc amplifier le deploiement de drones armes en Irak. Car ces engins constituent un outil precieux du point de vue politique en supprimant les risques de voir les pilotes abattus et les equipes d'exfiltration menacees. Les Americains pourraient maintenant tenter de briser un mythe encore plus tenace en confiant au Predator certaines missions de defense aerienne, chasse jalousement gardee des pilotes. Le drone serait alors equipe de missiles air-air Stinger a longue portee dont le tir serait commande a distance.
L'Irak constitue un terrain d'experimentation ideal pour affiner le concept operationnel des drones. Sans fortes defenses sol-air, ce pays connait une meteorologie facile comparee aux ciels capricieux rencontres dans les Balkans. Plusieurs appareils tactiques doivent d'ailleurs y subir leur bapteme du feu. Le Shadow 200 aidera ainsi l'US Army a operer des reconnaissances visuelles de quatre heures a 50 km du front. Ces essais vont servir a preparer la prochaine generation d'avions sans pilote dont la mise en service est attendue en 2010. Boeing et Northrop Grumman testent deja au-dessus des deserts californiens quatre prototypes tres novateurs. Furtifs, rapides, dotes de bombes de precision et agiles, les X-45 et X-47 prefigurent les futurs drones d'attaque de l'US Air Force et de l'US Navy.
L'usage des drones fait cependant l'objet de polemiques. De nombreuses forces aeriennes preferent conserver une intervention humaine lorsqu'il s'agit de frapper des cibles. En outre, leur insertion dans les trafics aeriens civils n'est toujours pas reglee.
Missile vautour
Developpe pour la Navy par Raytheon, le nouveau Tactical Tomahawk est la seule veritable nouveaute en matiere de missiles. Les premiers viennent d'etre livres. Avec cette generation de Tomahawk, on entre dans la science-fiction : 'Ces missiles peuvent litteralement patrouiller au-dessus d'une zone de combat pendant quelques heures comme des vautours, explique le colonel Wood. Ils sont equipes d'une camera de television qui retransmet des images du champ de bataille au poste de commande situe a des centaines de kilometres. Il est donc possible de mieux etudier les cibles, de reprogrammer le missile sur un objectif plus interessant ou meme, carrement, de le rediriger sur une autre zone.'
Effectues en fevrier 2002, les premiers tests de ces missiles equipes d'un guidage GPS ont permis d'achever leur mise au point. Ces engins, espere-t-on au Pentagone, devraient couter moitie moins cher que ceux de la generation precedente, soit tout de meme plus d'un demi-million de dollars piece. En decembre, la Navy a passe une commande de 1.353 Tactical Tomahawk sur cinq ans, un contrat de 2 milliards de dollars.
Des trous dans la defense antimissile
Au mois d'octobre dernier, l'US Army a recu sa premiere livraison de 38 PAC-3, des Patriot de nouvelle generation censes proteger une zone sept fois plus grande que leurs predecesseurs en 1991. Mais l'efficacite de ces intercepteurs laisse encore a desirer. Les premiers tests effectues entre fevrier et mai 2002 n'ont pas ete tres concluants : trois echecs inexpliques au lancement, deux interceptions manquees et une troisieme a moitie reussie puisque le PAC-3 a touche sa cible sans detruire la tete du missile ennemi. Le 30 mai, une de ces armes a enfin intercepte avec succes un missile balistique au-dessus de l'atoll de Kwajalein, ce qui a convaincu le Pentagone de demarrer la production en serie. Chaque nouveau Patriot coute 3 millions de dollars. A la fin du mois de novembre, les cadences ont ete doublees en prevision de la guerre contre l'Irak.
Compte tenu de ces faiblesses, Israel developpe depuis 1986, conjointement avec les Etats-Unis, un systeme de defense antimissile de theatre baptise Arrow, qui arrive aujourd'hui a maturite. Un intercepteur Arrow II a ete teste pour la premiere fois avec succes en novembre 1999 contre un missile de classe Scud. En aout 2001, un neuvieme test d'Arrow II a montre l'efficacite du systeme : l'intercepteur a detruit a 100 kilometres des cotes un missile balistique tire par un F15 a haute altitude. A la difference du PAC-3, l'Arrow II n'a pas besoin de toucher sa cible pour la detruire : une explosion a 40 ou 50 metres suffit.
L'installation radar de Green Pine en Israel est capable de detecter un missile a 500 kilometres. Le centre de commande de Citron Tree guide alors l'Arrow II vers sa cible qu'il atteint a neuf fois la vitesse du son, l'objectif etant de desintegrer des missiles ennemis a 50, voire 100 kilometres.
Troupes d'elite : de nouveaux appuis
Les troupes d'elite americaines et britanniques seront certainement au front en Irak. Elles remplaceront la grosse machine de guerre du premier conflit du Golfe, face aux tireurs embusques irakiens.
Leur role et leurs moyens progressent a chaque conflit, Washington disposant desormais de 47.000 hommes. Une partie sera deployee en Irak pour designer les cibles aux bombardiers, surveiller les champs de petrole, ou renseigner le centre de commandement.
Ces troupes vont experimenter plusieurs dispositifs de soutien pour ameliorer leur efficacite. D'apres Jean-Vincent Brisset, expert militaire a l'Institut des relations internationales et strategiques (Iris), les Americains ont installe pour la premiere fois des antennes a bord de certains avions-ravitailleurs destinees a servir de relais de communication entre les forces au sol et les centres de commandement ou les appuis aeriens. L'objectif est de substituer aux telephones par satellite classiques des troupes d'elite, des liaisons tactiques mieux cryptees.
Des helicopteres plus discrets devraient egalement faire leur apparition en Irak. L'US Army a installe des systemes de reduction de bruit et de signature infrarouge autour des moteurs d'helicopteres de transport comme les Blackhawk utilises par les commandos 'Nightstalkers'.
L'inconnue nucleaire
Au mois de mars 2002, des extraits d'un rapport secret du Pentagone sur l'etat des forces nucleaires (US Nuclear Posture Review) filtraient dans le public, provoquant de tres vives reactions, y compris au sein de l'armee americaine. Ce texte, inspire par les faucons du ministere de la Defense, envisageait un creneau nouveau pour l'arme nucleaire : 'Elle pourrait etre employee contre des objectifs capables de resister a des attaques conventionnelles, par exemple des bunkers enterres a des grandes profondeurs ou des installations d'armes biologiques.'
Un certain nombre de 'durs' proches de l'administration Bush comme Wayne Allard, president de la sous-commission du Senat sur les forces strategiques, ou Curt Weldon, vice-president de la commission de la Defense de la Chambre des representants, militent pour l'utilisation tactique de l'arme nucleaire, ce qui representerait un virage strategique majeur. Plusieurs sources au Pentagone ont alimente la presse en rumeurs sur le recours possible aux moyens nucleaires en Irak afin d'aneantir des depots d'armes chimiques ou biologiques.
Il est hautement improbable que le president Bush s'aventure sur ce terrain-la, ne serait-ce que pour des raisons politiques. 'Si les Etats-Unis lachaient une bombe nucleaire sur un pays arabe, ce serait peut-etre un succes militaire, mais ce serait a coup sur un desastre diplomatique, politique et strategique', previent Joseph Cirincione, specialiste des questions de proliferation a la Carnegie Endowment for International Peace a Washington. De nombreux hauts responsables militaires auraient egalement fait savoir qu'ils etaient 'horrifies' a l'idee que l'on songe a utiliser l'arme nucleaire a des fins tactiques.
Refusant de commenter des fuites sur un document confidentiel du Pentagone, la Maison-Blanche n'a pas officiellement reagi sur le sujet, mais Richard Perle, le president du Defense Policy Board, une structure tres influente aupres du Pentagone, est clair : 'Je ne vois pas quelle cible, dans le cadre d'un conflit avec l'Irak, pourrait ne pas etre traitee efficacement avec des armes conventionnelles, non nucleaires.' Proche de Rumsfeld, Perle est un des faucons du Pentagone.
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